L'élaboration et la discussion des techniques d'enquête et d'analyse quantitatives percutent et renouvellent de nombreux champs de la recherche historique. Comment cela affecte-t-il les études sur la Shoah ? Ce colloque sera l'occasion de réfléchir aux potentialités et aux difficultés liées aux différents types de quantification dans ce domaine spécifique. Quantifier suppose de construire de données : comment s'opère la transformation des sources sur la Shoah en bases de données ? Que produisent ces transformations sur la compréhension de l'extermination ? Quelles sont les sources mobilisées par les chercheurs pour répondre quantitativement à quelles questions ? Au-delà des seules questions relatives aux données, le colloque ambitionne aussi d'examiner les techniques d'analyse mises en œuvre, leurs apports à la connaissance historique, ainsi que leurs limites. On s'intéressera donc non seulement aux approches quantitatives, mais aussi aux approches dites « mixtes » confrontant méthodes qualitatives et quantitatives. C'est autour de ces différentes questions que ce colloque vise à réunir des chercheurs internationaux à Paris pendant deux jours. Le colloque sera organisé autour de trois thématiques principales articulant interrogation sur l'histoire de la mesure de la Shoah et mesure des persécutions et de l'extermination : 1/ l'histoire des nombres permettant d'entrer dans la fabrique pratique des statistiques et des comptages qui contribuent à l'appréhension ordinaire et scientifique de la Shoah ; 2/ les usages et les controverses autour de la mesure de la Shoah ; et 3/ les apports et les limites des méthodes de collecte et d'analyse de matériaux quantitatifs pour comprendre la Shoah.
Comité d’organisation
Claire Zalc, CNRS IHMC, EHESS, ERC Lubartworld
Robert Braun, UC Berkeley
Tal Bruttmann, Université de Cergy
Eva Kovacs, Institut Wiesenthal de Vienne pour les études sur l’Holocauste
Maël Le Noc, Mémorial de la Shoah, Paris
Anton Perdoncin, CNRS, CENS Nantes, ERC Lubartworld